Entrevue
Entrevue avec Jérôme Paradis, un entrepreneur optimiste pour Montréal
Rencontre avec Jérôme Paradis, Co-fondateur et CTO de Jet Rebellion, la première plateforme en ligne qui automatise les opérations des courtiers et opérateurs de jets privés.
Jérôme est un entrepreneur et solutionneur technologique montréalais qui a précédemment co-fondé la startup Buyosphere, qui nous partage aujourd’hui les moments marquants de son parcours professionnel et ce qui l’a motivé à devenir un Leader TechAide.
Qu’est-ce qui dans votre carrière vous a amené à développer une solution technologique pour aider aujourd’hui l’industrie aérienne?
J’ai ma firme de développement de logiciels, ParadiVision depuis l’époque où j’étais jeune étudiant. Ça m’a permis de toucher à une multitude d’industries et domaines. C’est d’ailleurs ce qui me passionne de l’informatique: on a toujours besoin d’apprendre dans le domaine mais aussi de venir à connaître des domaines aussi variés que le marketing, la publicité, la logistique, la santé, le commerce de détail, l’aviation, les organismes de bienfaisance, etc.
J’ai été introduit à l’industrie de l’aviation privée via les besoins d’un client opérateur et affréteur d’avions privés vers 2005. Avec le temps, au fil des contrats, ça m’a bien permis de bien connaître l’industrie et de constater le besoin criant en solutions de temps réel de disponibilité des ressource, mais surtout, d’en arriver au moment “Eureka” d’imaginer ce que le domaine a vraiment de besoin pour se moderniser. Vers 2014, après Buyosphere, j’ai décidé de partir une nouvelle compagnie avec mon co-fondateur et CTO, Andrew Zarrow, pour répondre à ces besoins.
Comment voyez-vous que la technologie peut avoir un impact positif sur notre communauté, tant au niveau local que global?
La technologie est un facilitateur. Une des grandes révolutions technologiques de la dernière décennie est d’avoir donné une plus grande voix aux gens et d’avoir mieux démocratisé le droit de parole. Le grand défi est que cette voix soit juste et équitable envers ceux qui n’ont pas accès aux technologies et que cette voix ne soit pas biaisée pour ceux qui sont mieux nantis, qui répandent la haine ou qui parlent plus fort.
Nous pouvons tous remarquer que de plus en plus, des injustices sont révélées au grand jour et au final, je crois que ça continuera d’avoir un impact non négligeable dans nos communautés autant localement que globalement. Il y a matière à avoir beaucoup d’espoir. Ça conscientise la société aux problèmes de pauvreté et d’exclusion et ça nous pousse à agir individuellement et globalement.
En 2020, vous êtes devenu un Leader TechAide pour soutenir les actions de Centraide de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale sur le Grand Montréal. Qu’est-ce qui vous a motivé à franchir le pas?
Je me considère privilégié de travailler dans le monde des technologies et d’aimer y travailler. Je suis conscient que beaucoup de gens du Grand Montréal n’ont pas la chance que j’aie et que les besoins d’aide sont énormes. Les gouvernements ne peuvent pas tout régler et j’ai toujours eu la conviction qu’il y toujours plus efficace d’être prêts des gens pour obtenir des résultats et Centraide agit à ce niveau.
Les entrepreneurs de la communauté ont le devoir, je crois, d’aider les moins fortunés et exclus en redonnant au prochain. La société ne pourra que s’en porter mieux et tous les individus dans la communauté y gagneront.
Je ne roule pas sur l’or mais j’ai un bon emploi alors je me dis que si moi je suis capable de donner en devenant un Leader TechAide, beaucoup de mes confrères en sont capables. Il faut donner l’exemple et pas besoin d’être millionnaire!
Montréal est classée l’une des villes la plus heureuse en Amérique du Nord, et dans le même temps 83 000 enfants de 6 à 17 ans vivent dans la pauvreté au sein de notre grande métropole. Pensez-vous qu’on peut encore faire une différence à titre individuel?
Certainement, je suis optimiste de nature. Chaque personne peut faire sa part et donner de l’espoir.
Par exemple, je connais un parent dont l’un des enfants avait perdu une paire de souliers à l’école du quartier. Le parent croyait qu’il les avait perdus. En réalité, l’enfant les avait donnés à un ami qui avait une paire de souliers si troués et qui marchait partiellement nu pied. Le parent plus fortuné a dit à l’ami qu’il pouvait les garder. Ce sont les petits gestes comme ça aussi qui font une différence dans la communauté. En ouvrant les yeux, on se rend compte qu’il reste beaucoup à faire.
Je crois que l’école obligatoire pour les enfants a été une grande révolution pour rééquilibrer les chances dans la société. C’est l’endroit idéal pour aider les enfants dans le besoin tout en évitant de pointer ou exclure. Je connais un directeur d’école secondaire dans un quartier défavorisé et les écoles sont vraiment le pilier qui donnent les outils mais aussi de l’espoir aux jeunes ayant des parents en difficulté.
Je crois qu’il est primordial d’investir dans les organismes comme Centraide pour les problèmes criants. Comme société nous devons investir davantage dans les réseaux d’enseignement primaire et secondaire et surtout sans les services spécialisés dans les écoles et sur le terrain pour les enfants en difficulté.
C’est certainement un euphémisme de dire que la période actuelle est dure à vivre pour une bonne partie de la population. Qu’est-ce qui à Montréal vous rend optimiste et vous donne espoir pour l’avenir?
Montréal est une ville où les communautés ont du plaisir à se côtoyer. La pandémie a été impitoyable pour restreindre les occasions de se réunir. Avec la vaccination bien en cours et une approche ciblée pour les communautés plus touchées, on peut espérer que le pire est derrière nous et retrouver rapidement les opportunités de se côtoyer et d’avoir du plaisir à se rassembler.
La population qui vie dans les différents quartiers est un facteur clé de la qualité de vie à Montréal. Je crois que beaucoup de travailleurs voudront s’y retrouver car il est agréable d’y passer du temps que ce soit pour s’y donner rendez-vous dans un musée, un parc, un restaurant ou un festival. La venue de nouvelles rues piétonnes devrait rendre le retour attrayant cet été, d’ici à ce que les grands rassemblements redeviennent possibles.